Souvent reconnue pour la beauté de ses boutiques, de ses terrasses et de sa vue sur le Mont-royal, l’avenue Laurier Ouest se distingue également par son histoire. Et certains de ses commerces en font partie. Laurier Ouest est comme une maison de famille, dans laquelle des générations de boutiques se succèdent. Rendons aujourd’hui hommage aux anciens, aux aïeux, à ces boutiques qui sont présentes depuis des décennies et qui contribuent à conserver l’héritage de cette belle avenue.

LA PALME DU COMMERCE LE PLUS ANCIEN DE L’AVENUE LAURIER OUEST

Certains commerces de l’avenue Laurier Ouest sont présents depuis tellement longtemps qu’ils ont vu l’avenue se remodeler au rythme des époques. C’est le cas du nettoyeur T. Brilotti, le plus ancien commerce de l’avenue avec ses cent-trois ans de vie. Initialement fondée par Thomas Brilotti en 1917, la boutique s’est ensuite retrouvée dans les mains de son fils Pascal Brilotti avant d’être vendue à des étrangers de la famille, les Brilotti ayant continué d’être les propriétaires de la bâtisse. Cordonnier, chapelier ou nettoyeur, Brilotti n’a jamais cessé de mettre l’accent sur la qualité, ce qui lui aura d’ailleurs valu de recevoir des célébrités demeurant à l’hôtel Reine-Élizabeth. Le magasin travaille également d’arrache-pied à se renouveler et être dans l’ère du temps, notamment au niveau des avancées technologiques. D’ailleurs, en 2019, il investit dans l’aquanettoyage, réduisant ainsi son empreinte écologique.

On est vieux, mais jeunes en même temps.

UN TORRÉFACTEUR HISTORIQUE SUR LAURIER OUEST

Né en 1950, nous fêtons cette année les 70 ans du torréfacteur Van Houtte, désormais appelé Gourmet Laurier. Gérard Van Houtte lance, à l’époque, le projet d’ouvrir un torréfacteur également épicerie fine et produit donc son café sur place. En juillet 1996, lorsque Farouk Dad lui rachète le magasin et le nomme Gourmet Laurier, ce dernier continue de développer l’épicerie fine que M. Van Houtte avait mis en place tout en délaissant peu à peu la torréfaction. Aujourd’hui, Farouk prend plaisir à travailler à la boutique avec son fils Haris et sa fille Sarah et ne cesse de croiser ses clients fidèles, devenus comme une famille.

50 ANS DE CUISINE FRANÇAISE RECONNUE

C’est en 1972 que Pierre Lévêque rachète le snack-bar La Lucarne au 1030 Laurier Ouest, l’un des premiers restaurants d’Outremont. Sa femme, Patricia Lévêque, arrive peu après pour l’aider à tenir le commerce.

Mais c’est réellement en 1993 que le restaurant, désormais nommé Chez Lévêque, prend vie. Les amoureux rénovent le local, ouvrant la première brasserie-déjeuner de Montréal.

On préfère faire bien ce que l’on sait faire. Ça nous réussit mieux.

Offrant l’option petit-déjeuner, ils sont généralement ouverts du matin au soir, et vous plongent dans une ambiance parisienne dès le réveil. Au fil des années, ils ne cessent de se renouveler, changeant de temps en temps le décor du restaurant afin de rester dans l’ère du temps. Aujourd’hui, l’institution se plait sur Laurier depuis bientôt cinquante ans, continuant de faire bien des heureux avec sa cuisine française reconnue.

À LA MODE LAURIER OUEST DEPUIS PLUS DE 30 ANS…

En 1985, Brigitte Gasparyan ouvre une boutique Agatha, compagnie européenne, au 1054 avenue Laurier Ouest, qu’elle considère comme la plus belle rue de Montréal. Ayant grandi dans les bijoux de sa mère, elle tombe sous le charme, dès sa tendre enfance, des bijoux de fantaisie et décide d’en faire son métier. Devenant l’élément central de sa boutique, Brigitte souhaite amener les clientes à adopter également ce style particulier de bijoux.

J’ai dû éduquer mes clientes à marier le vrai et le faux, puisque les bijoux classiques étaient davantage à la mode au moment d’ouvrir la bijouterie.

En 2015, elle ajoute des multimarques à la boutique et change le nom. Le boudoir nait donc de cette idée que les femmes qui choisissent comment se vêtir et se faire belle doivent se sentir confortables comme dans un boudoir, petit salon exclusivement féminin. Brigitte est fière, trente-cinq ans plus tard, d’avoir su garder conserver cette proximité qu’elle a avec sa clientèle.

La mode vestimentaire a également son histoire sur Laurier Ouest. Voilà en effet plus de trente ans que Valérie Simon s’y est installée. Nommée en l’honneur de ses deux enfants, une jeune entrepreneure lance la marque avec sa sœur. La boutique de prêt-à-porter gagne en renommée, Valérie Simon étant sur toutes les lèvres des clients du quartier. En 2015, Alexandre Fabi et son père, Normand Fabi, deviennent propriétaires, conservant l’esprit familial de la boutique. Les deux hommes cherchent à conserver la belle réputation de la boutique, étant constamment proactifs quant à la recherche de nouvelles collections.

 

 

La boutique 5e avenue a quant à elle ouvert ses portes en 1988 sur Laurier Ouest. Engagée dès le début, Danielle Gélinas aide initialement avec le choix des marques, la publicité et gère l’ensemble des activités. L’année suivante, alors qu’elle a bien pris ses marques dans la boutique, elle achète les parts du magasin et se retrouve ainsi en charge.

Je voulais, depuis que j’étais toute petite, tenir les rênes, avoir ma propre boutique. Mon rêve s’est finalement réalisé.

Après plus de vingt ans à exercer dans le même local, elle se décide finalement, en 2012, à déménager plus bas sur Laurier. Elle écrit alors une nouvelle page de l’aventure 5e avenue, aménageant tout l’espace à sa façon, de manière à offrir une meilleure représentation des vêtements. Puis, c’est en 2018 que son fils, Dominique Poirier, joint l’équipe et vient l’aider avec la comptabilité et l’informatique. Ils forment désormais une équipe très complémentaire et soudée, permettant ainsi d’offrir un excellent service personnalisé aux clients.

On est plus qu’un magasin, on est une famille. Je connais tellement bien mes clientes aujourd’hui que je connais leurs goûts. Ici, l’expérience client a son petit nom, c’est la 5av.

 

L’avenue Laurier Ouest a su conserver son histoire, et s’adapter au monde contemporain. La pérennité de ses commerces rend cette avenue commerciale unique. Comme dans un village, les commerçants se connaissent, et connaissent leurs clients depuis des années. Une histoire humaine avant tout !